Les premiers habitants

Origine de l’emplacement du village de Huppy-Trinquies-Poultiéres et de ses premiers habitants 

  Il est souvent, voire toujours très difficile de connaitre les origines exactes d’un village. Malgré les études approfondies faites par des archéologues érudits, ceux-ci se sont bien souvent contentés de suppositions et de conclusions après des découvertes fortuites.

  C’est Laurent Traullé, procureur du roi à Abbeville, dés 1811 étudie les trouvailles archéologiques faites dans la tourbe à Abbeville. Jacques De Crèvecœur de Perthes et Casimir Picard sont quant à eux les pionniers de l’archéologie préhistorique scientifique.

De 1828 à 1834, se poursuivent les recherches et les trouvailles. Boucher De Perthes publie trois ouvrages :

  • Antiquités celtiques et antédiluviennes 1847-1864, (trois tomes) ;
  • De l’homme antédiluvien et de ses œuvres 1860 ;
  • Des outils de pierre 1865-1866;

  Monsieur Roger Agache à partir de 1960, fut le pionnier de la détection aérienne à basse altitude des sites archéologiques. En mars 1976, il est l’auteur avec Bruno Bréart de l’Atlas d’Archéologie Aérienne de Picardie. Volume 1 (cartes et plans), volume 2 (description des structures repérés par avion). Dans ces deux volumes seule une petite substruction Gallo-Romaine est mentionnée sur le territoire de la commune de Huppy à la page 78 du volume n°2 (descriptions des sites repérés) :

  Huppy 80140 – arrondissement d’Abbeville 11 km – canton d’Hallencourt 10 km – Gamaches 34 km – entre la vallée de Limercourt et la Cailloye – aire sombre d’habitat disparu – repéré dans volume 1 cartes et plans – X 560.30 – Y 259.08 – Z 106 altitude ;

 Ces deux volumes sont consultables à la bibliothèque municipale de Huppy.

  Si le village de Huppy se trouve cité dans un bon nombre d’ouvrages, recueils ou autres documentations, l’origine de sa création et de son emplacement restait une énigme.

Les fouilles de Trinquies de 1990, sur le tracé de l’autoroute A 28 ont dévoilé leurs secrets 

Plan cadastral du repérage des fouilles de Trinquies.

Source : Archives ASPACHuppy

Délimité de la couleur orangée, le secteur de la vallée de Limercourt et de la Cailloye. Le point rouge, l’emplacement  de la villa Gallo-Romaine.

Le rectangle de couleur rouge, le secteur des fouilles de Trinquies sur le tracé de l’A 28.

De moins 500 avant Jésus-Christ à plus 500 ans après Jésus-Christ  

  Où et quand le village a t-il pris naissance ?

  Les pionniers de l’archéologie nous ont donné certes des suppositions mais jamais d’affirmations. Il nous faut attendre 1989 et le projet de la construction de l’autoroute A 28 pour que des fouilles apparaissent sur son tracé. Avec l’avancée des travaux, le village de Huppy va enfin connaitre son lointain passé.

  Les fouilles sur le tracé de l’autoroute A 28 nous ont révélé une grande partie de leurs secrets ?

  • C’est vers l’an 300 avant Jésus-Christ, période de l’âge de fer, à l’époque gauloise que nous devons remonter pour rechercher la présence d’une villa entre Huppy et Trinquies. C’est dans ce berceau bien déterminé par les fouilles, sur plus de 400 mètres de long du nord au sud, que les premiers villageois prirent demeure.
  • L’extrémité de la villa et sa périphérie sont restées occupées jusqu’au cinquième siècle après Jésus-Christ.
  • Au moyen-âge, à l’époque mérovingienne, les habitants se sont regroupés de l’autre coté du tracé vers l’ouest à l’emplacement du hameau de Trinquies aujourd’hui.
  • La fin du haut moyen-âge s’est marqué dans le hameau par l’érection d’une motte féodale encore visible de nos jours.

Ce-sont là les conclussions que nous apportent les archéologues à la suite des fouilles sur le site de Trinquies.

  Que pouvons-nous en conclure ?

  Avec l’arrivée des premiers habitants, qui pourrait remonter vers l’an 500 avant Jésus-Christ comme le démontre le résumé historique établi par les archéologues des fouilles de Trinquies, et les différentes étapes qui ont suivi, dont l’érection de la motte féodale et les déplacements des populations vers ce hameau, nous pouvons supposer qu’il en a été de même vers le village de Huppy. Cette supposition nous est dictée par la connaissance également de deux érections de mottes féodales encore visibles aujourd’hui à Huppy, l’une dans le triangle que forme la rue Tambucan, la route de Liercourt et la rue La Haut, la seconde se trouvant derrière la petite ville.

  Tous ces déplacements de populations d’un site vers un autre sont sans doute les conséquences des différents incendies, épidémies et guerres successives qui se sont produits sur la zone qui détermine aujourd’hui le territoire de Huppy et de ses hameaux Trinquies et Poultiéres.

  C’est ainsi qu’au fil des siècles et des déplacements des populations que le village de Huppy s’est édifié.

  Les plus belles découvertes:

Tête de bélier d’une paterne (Trinquies 1990)

Oenochoe 

Squelette animal jeté dans une fosse.

 

Diaporama des fouilles de Trinquies de 1989 à 1990.